Vous avez déjà vécu une relation à distance ? Qu’en est-il quand cette relation à distance signifie une relation avec une personne qui vit dans un autre pays ? Comment en vient-on à s’expatrier par amour ? C’est bientôt la Saint Valentin alors voici le retour d’expérience d’amis sur le fait de quitter son pays par amour.
Quand un voyage en Irlande devient une expatriation au Canada
Si vous suivez mon blog, vous avez déjà lu des textes de mon ami blogueur Vincent de Regard Nomade. Il revient pour moi sur la rencontre qui l’a mené à être aujourd’hui expatrié depuis 6 ans au Canada :
J’ai rencontré Claire à Dublin. On était dans la même auberge de jeunesse… Elle venait du Canada et était en vacances en Europe, et moi je cherchais du boulot dans le but de pouvoir rester quelques mois en Irlande. Elle n’est restée qu’une semaine, mais on s’entendait bien et elle s’était bien intégrée à la bande d’amis de l’auberge…
De temps en temps, un e-mail échangé pour prendre des nouvelles et parler de voyage… 4 ans plus tard, je reçois un mail de Claire me disant qu’elle prévoit de voyager en Europe pour l’été… Je lui offre de l’héberger sur Paris si elle passe en France. Elle me dit oui. Quelques mois plus tard, Claire et moi nous retrouvons comme deux bons amis… Au fil des jours, on se rend compte à quel point on est proche l’un de l’autre, cela ressemble de plus en plus à un rendez-vous. On est si bien ensemble. On vit si loin l’un de l’autre… Ça ne peut pas être sérieux… Et puis viens le temps pour elle de prendre l’avion… On n’attend rien l’un de l’autre, on ne regrette rien… C’est dommage qu’on soit loin.
On garde contact, Claire décide de revenir me voir quelques mois plus tard… Et si on se donnait une chance ? Après tout, il y a internet… On s’appelle tous les jours… On se voit tous les 2 mois… Je vais à Toronto, elle vient sur Paris… On fait les trajets à tour de rôle… Plus on se voit, plus les au revoir sont difficiles… C’est ça les relations à distance… Ça met les couples à rude épreuve dès le départ !
Et puis, vient la question de vivre ensemble… Je me suis toujours dit que je voulais repartir à l’étranger avant mes 30 ans. Je voulais aussi changer de métier pour voir quelque chose de différent. Lorsqu’il est venu le temps de se rapprocher, nous avons fait nos recherches et décidé naturellement que je m’expatrierai au Canada.
J’ai eu plusieurs visas. Le premier, c’était un permis vacances travail, puis un visa de jeune travailleur, avant d’être résidant permanent. Avant ça c’était l’angoisse d’être refoulé chaque année… L’angoisse d’être séparé à nouveau !
Ma situation au Canada est maintenant très stable. Claire et moi, nous nous sommes mariés. J’ai un boulot à plein temps et je bénéficie de la couverture sociale comme n’importe quel Canadien. La seule chose que je ne peux pas faire c’est de quitter le pays pour une longue durée, au risque de perdre mon statut de résident. La prochaine étape pour moi est de faire ma demande de citoyenneté canadienne… Et la prochaine étape pour Claire est d’obtenir la nationalité française ! Pour Claire, la problématique est similaire… Pour demander la nationalité française, elle devra apprendre le français. Nous devons être mariés pendant 5 ans avant qu’elle puisse faire sa demande de nationalité française. C’est une démarche qui demande de la patience, mais comme ça, nous aurons tous les deux la double nationalité et nous serons libres de voyager et de vivre librement, au Canada, en France ou ailleurs !
Quand un échange universitaire vous fait changer de vie
Découvrons maintenant l’histoire d’amour d’une amie de mes années à l’université de La Rochelle : Alexia. A l’époque étudiante en langues et aujourd’hui hôtesse de l’air.
Février 2012 je m’envole pour Newcastle en Australie pour un semestre d’étude. Un semestre seulement, le 31 juillet de cette année là je repartirai pour la France.
Mais en Mars, en boite de nuit j’ai rencontré Josh… Le coup de foudre je n’y crois pas vraiment mais c’est sûre j’ai de suite eu un pincement au cœur. On a rencard, souvent, de plus en plus souvent. Je rencontre ses parents, il rencontre les miens via skype évidemment.
Après 4 mois d’amour, il était temps pour moi de repartir vers la France. Dans les cris et les larmes. On ne veut pas se séparer. Il me promet qu’il viendra me voir en France au plus vite. Mais lui aussi est étudiant alors il faudra attendre les vacances, en Novembre. On vivra notre amour à distance en attendant. Ce n’est pas facile du tout, mais tous les jours nous skypons. Via skype c’est très facile de se prendre la tête et de vouloir tout abandonner mais on continue… Pendant ce temps, je fais mon possible pour me faire réaccepter pour un autre semestre d’étude à l’université de Newcastle afin de le rejoindre en Australie.
En Novembre, voilà enfin notre amour à distance prend fin, Josh arrive il est là, à Paris. Il m’a rejoins. On passe 3 mois en France à se ballader un peu partout. C’est génial, un vrai compte de fée. En décembre alors que nous visitons les chateaux de la loire je reçois un email d’acceptation à l’Université de Newcastle. C’est génial, ça veut dire que la relation à longue distance, c’est terminé pour nous. Je repartirai en Australie avec lui en janvier. C’est aussi le moyen le plus facile d’obtenir un visa.Janvier arrive et nous repartons pour l’Australie ensemble, mon visa étudiant en poche. Le problème avec l’Australie c’est que la vie y est très chere. Du coup étant étudiants, on va vivre avec ses parents. C’est censé être provisoire. En plus de nos études on travail à côté ce qui nous permet d’économiser de l’argent pour payer pour mon visa « De Facto » car c’est très chère ! En juillet, mon visa étudiant se termine car j’ai finalement la licence. Ne pouvant toujours pas demander le visa De Facto, je m’envole pour la Nouvelle-Zelande pour demander un nouveau visa, mon visa vacances-travail. En deux jours à peu près c’est fait. Je rentre en Australie et je commence à travailler un peu plus, je suis professeur de français et ça me plait plus ou moins, mais je rêve d’être hôtesse de l’air. Malheureusement n’étant pas Australienne je ne peux pas demander à travailler pour Qantas ou autre compagnie aérienne Australienne. Vivre chez les parents de Josh devient de plus en plus compliqué, je ne me sens pas chez moi et je n’ose rien faire, je ne suis pas à l’aise. Du coup, il y a de plus en plus de disputes entre nous. Mes parents prévoient de venir me voir en Janvier et alors, je décide de rentrer avec eux.
C’est la fin de deux ans d’amour que je ne regretterai jamais. Grâce à ça je parle anglais maintenant, j’ai été professeur de français, j’ai appris à aimer et à savoir ce que je voulais dans la vie et surtout ce que je ne voulais pas. J’ai maintenant réalisé mon rève d’enfant et je suis hôtesse de l’air.
Quand tu es québécoise et que tu commences une relation à distance avec un allemand
Ariane est québécoise, elle était assistante de français la même année que moi en Ecosse. Après être venue en « couchsurfing » dans notre appartement elle a finalement trouvé l’amour dans cette colocation ! Depuis elle s’arrange pour accumuler les VISA et rester au maximum en Allemagne :
J’ai rencontré Julian en Écosse alors que nous étions tous les deux assistants de langue. À l’époque, j’avais un copain au Québec, mais il m’est vite apparu qu’il y avait quelque chose de sérieux entre Julian et moi. Je me souviens que la première fois que je l’ai vu, j’ai senti qu’il aurait un rôle important dans ma vie. De retour au Québec sans copain québécois mais maintenant un copain allemand resté en Europe, je devais savoir quand serait la prochaine fois que je le verrais. Il est venu au Québec six semaines à la fin de l’été, moi trois semaines en Allemagne pour les Fêtes, de nouveau lui six semaines au printemps. Entre temps, je faisais des pieds et des mains afin de pouvoir être à nouveau admissible au programme d’assistants de langue. Ma persévérance a porté fruit et j’ai pu deux années de suite travailler dans des écoles allemandes et par chance habiter avec Julian. L’été, par contre, à cause des restrictions de permis de séjour, je dois retourner au Québec. Jusqu’à maintenant, j’ai pu compter sur mes parents pour m’héberger et un poste d’enseignante de français langue seconde au sein d’un programme d’immersion de cinq semaines pour renflouer quelque peu mon compte en banque avant de repartir pour l’Europe.
Est-ce que c’est cool de pouvoir habiter et voyager en Europe? Bien sûr. Est-ce que je m’ennuie du Québec, de ma famille, de mes amis, de ma langue? Bien sûr. Est-ce que je me questionne sur l’avenir de ma relation? Bien sûr. Est-ce que ça en vaut la peine? Eh bien comme pour toute relation humaine, on doit y croire et y mettre les efforts nécessaires afin qu’elle s’épanouisse et ne flétrisse pas. J’apprends l’allemand (bien maladroitement), je m’intègre le mieux possible dans mon école, je socialise avec les autres assistants. Julian est bien occupé en ce moment avec son stage d’enseignement, alors il faut que je m’occupe aussi. On s’assure en revanche de prendre du temps pour nous deux. Le futur est encore flou, mais on s’aime, et on verra bien!
Quand la décision du sens de l’expatriation se fait en fonction du VISA
Et voici maintenant la jolie histoire de Coralie qui a rencontré son mari philippin en Thaïlande :
J’ai rencontré l’homme de ma vie en Thaïlande. On y était tous les deux pour quelques mois et grâce à un événement Couchsurfing on s’est rencontré. Ce n’a pas été le grand amour tout de suite de mon coté. Mais après être de retour en France et lui aux Philippines, grâce à la magie de Facebook et Skype on a pu garder contact. Étant toujours étudiante il fallait attendre avant de pouvoir vivre ensemble. Je lui ai rendu visite plusieurs fois. On a essayé d’avoir un visa pour lui, d’abord touriste puis un visa mariage, tous les deux refusés. On a fait appel, refusé également.
Bref après environs un an à distance, parsemé de petits séjours aux Philippines, j’ai enfin terminé mes études. À ce point là, la question ne s’est même pas posée. Les visas ayant été refusés à Dennis pour venir en France, je déménageait aux Philippines. Étant tout juste diplomée je n’ai pas eu grand chose à quitter. Juste dire au revoir à ma famille et hop dans l’avion. Ayant déja passé quelques temps aux Phillipines je connaissais déja un peu la culture, cela n’a donc pas été un trop gros choc. J’étais heureuse d’être avec lui c’est tout ce qui importe. Certains moments ont été difficile notamment à cause de la langue. Au début je me retrouvais un peu seule à écouter une discussion en tagalog et les voir rigoler sans comprendre pourquoi. Mais au fil du temps j’ai appris la langue et c’est donc devenu plus agréable pour moi. C’est même très sympa de pouvoir parler un peu la langue car comme ça tu peux expliquer que tu n’es pas juste « touriste »… rire …
Maintenant il y a certains aspects du pays (et notamment de Manille) qui deviennent un peu trop pour moi. La pollution, les bouchons, pas de jardin… Et aussi le fait que Dennis n’ai pas pu de son coté découvrir ma culture et mon pays. Nous avons ressenti un besoin de changement. Je ne regrette absolument pas d’avoir déménagé aux Philippines car cela nous a permis d’être ensemble. Aujourd’hui, presque deux ans plus tard, nous allons déménager en France. Nous sommes maintenant mariés et avons donc obtenu le visa très facilement cette fois-ci. Nous ne laisserons aucun gouvernement nous dicter où nous devons vivre et nous laisser séparer à nouveau. Notre maison est où l’autre se trouve, nous ne sommes donc pas vraiment « expatriés ».
Quand tu pars en Ecosse apprendre l’anglais et que tu te retrouve à apprendre l’allemand
Moi aussi j’ai connu cela, vous savez que j’ai été assistant de français en Ecosse il y a trois ans. Lors de cette année scolaire à Edimbourg j’ai connu Lucy, ma petite amie depuis. J’étais parti dans le but d’apprendre l’anglais et je me retrouve aujourd’hui à apprendre l’allemand en Suisse.
Comme il a déjà été dit, au début d’une relation avec une personne qui vient d’un autre pays on pense qu’il n’y a pas de lendemain donc on peut simplement profiter. On est tous les deux assistants, on a le temps de faire la fête, de voyager et de profiter de ces quelques mois ensemble en Ecosse. Après elle rentrera en Suisse et moi en France. Mais finalement l’histoire continue à distance. Comme il a aussi été dit plusieurs fois, et je pense que toute personne ayant vécu une relation à distance pourra le confirmer, Skype est très important. On attend chaque jour (ou presque) de pouvoir parler sur Skype. Difficile d’être patient pour se parler via internet quand il faut déjà être patient, très patient, pour se voir !
Pour nous la solution sera dans un premier temps une expatriation dans un autre pays, le Mexique ! À ce moment là c’était drôle quand les gens posaient des questions sur nous :
Donc je suis français, elle est suisse, nous nous sommes connus en Ecosse et nous vivons au Mexique … Très simple …
Après cette année au Mexique nous revenons en Europe et cette fois-ci direction la Suisse. Lucy m’ayant suivi pour un nouveau poste au Mexique. Je la suis à mon tour en Suisse où elle a trouvé un travail. L’envie de toujours voyager me fait dire que je ne serai pas en Suisse pour longtemps, en tout cas pas ce coup là. Mais peu importe je dois apprendre une nouvelle langue l’allemand. Aujourd’hui je parle plus anglais et allemand chaque jour que français. C’est seulement quand j’ai de la visite d’amis ou de personnes de ma famille que je parle français.
Finalement par amour on peut faire beaucoup … Apprendre une langue et s’expatrier en font bien entendu parti, alors si toi qui es en train de lire cet article te pose la question de t’expatrier par amour : fonce !
Comme l’a dit Alexia qui n’est aujourd’hui plus dans cette relation, elle ne regrette rien. Car en effet on s’expatrie parfois uniquement par amour, parfois non, mais dans tous les cas c’est une expérience unique qui restera gravée à vie dans votre mémoire !