Pour un voyageur comme moi qui essaye de minimiser les dépenses on se dit que le champagne n’est pas l’ingrédient le plus économique de notre gastronomie. Mais lorsque l’on arrive chez une amie à Epernay, ville où se situe nombre d’enseignes de champagnes « bling-bling », dont la famille est dans le champagne la dégustation devient inévitable … et tant mieux ! Car le champagne c’est un des éléments de notre culture française connu autour du monde que je ne connaissait que très peu.
Une dégustation de champagne chez Roger Brun
Nous avions donc rendez-vous à onze heure avec Philippe, le fils de Roger Brun et le cousin de mon amie, c’est lui qui s’occupe de l’exploitation aujourd’hui. Pour moi un vigneron était forcément né dans la vigne, y avait grandit également et bien entendu y était resté. Mais ce n’est pas le cas de Philippe, alors oui il y est né et il aidait les mercredis après midi pendant sont adolescence et également pendant les vendanges. Mais ensuite il est partit faire des études, et il a commencé sa vie dans l’industrie. C’est à trente cinq ans qu’il a repris l’enseigne de son père. Il parle trois langues, il vend son champagne à l’international, il a plus souvent des japonais à ses dégustations que des auvergnats … Mais il n’en reste pas moins un supporter du XV de France avec son béret orné de grappes de raisins.
Vous l’avez compris on a eu le droit à une dégustation pas comme les autres ! Nous avons donc pu goûter six champagnes, et moi le néophyte que je suis à appris bien des choses. Nous avons pu goûter en premier un brut « réserve » (peu de pinot noir) ensuite un demi-sec « grande réserve », très sucré donc (40g de sucre/L) puis le même en brut (12g de sucre/L) pour pouvoir constater la différence nous avions là un plus grand pourcentage de pinot noir (20%). Ensuite nous avons pu goûter un brut « réserve grand cru » avec maintenant 80% de pinot noir, le goût change totalement, et on se rapproche d’arôme que l’on connaît des vins non pétillants. Et enfin un 100% pinot noir « Aÿ la pelle », la première fois que je goûtais un champagne comme ça, si vous n’êtes pas amateur, ce champagne vous fera changer d’avis ! Nous avons finit sur un rosé brut « 1er cru », encore une fois de nouvelle saveurs pour moi dans un champagne. Voilà les six champagnes que nous avons eu la chance de déguster avec Philippe.
L’anecdote de Philippe qu’il aime raconter c’est que bien entendu une bouteille et deux flûtes ont bien plus d’effet qu’un bouquet de fleurs !
Une journée riche en découverte gustative
A la suite de cette dégustation de champagnes dont je ne connaissais pas les saveurs, nous voilà embarqué dans un restaurant voisin, le « Clos Saint Georges » où nous avons eu le droit de découvrir de nouvelles saveurs et de savourer un millésime de 2002 de notre nouvel ami Philippe Brun. Plus que de nouvelles saveurs, nous avions le droit à des saveurs oubliées, pas de tous sans doute mais en tout cas de la majorité d’entre nous probablement. Avec le poisson, que le chef c’est fait un plaisir de nous montrer avant de le cuisiner, nous avions un mini-patisson et de la bourrache. Le mini-patisson est un type de courge, en miniature comme son nom l’indique, j’en avais déjà vu mais je n’en connaissait ni le nom ni la saveur, ce fut un régal ! Et la bourrache, cette petite fleur à la saveur très étrange … d’huître ! Surprenant ! Ensuite nous avons eu de la viande de pluma, du « cochon ibérique ». L’assiette de fromage qui comprenait entre autre du maroilles, le fromage des vendanges et la nage (salade de fruit) pour finir. Bref une explosion de saveur.
Que retenir de cette journée
Cet article est probablement différent de ce que j’ai l’occasion d’écrire sur ce blog. En effet, je ne voyage pas de cette façon, mais en fait on ne peut pas voyager que d’une seule façon. Ce sont les rencontres, les opportunités et l’enchaînement des événements qui font les voyages.
Nous sommes les acteurs de nos voyages, mais nous ne sommes sûrement pas les metteurs en scène !
J’ai ainsi pu, en sortant de mes « habitudes » de voyage rencontrer un homme, un terroir, une vie, un village. Et tout cela en France !
Donc oui un voyage commence sur le seuil de sa porte et ce n’est pas la distance qui en fait la qualité. Et peu importe nos idées, nos façons de voyager il faut se laisser porter par le voyage afin de vivre des expériences uniques.