Je vous présente une nouvelle randonnée en Nouvelle-Zélande aujourd’hui. Direction le sommet du Mont Taranaki. Ce volcan est aussi connu sous le nom de Mont Egmont. Après le Tongariro Alpine Crossing c’est sans doute la deuxième randonnée la plus connue de l’île nord. Mais il y a beaucoup moins de monde sur ce sentier car elle est réputée très difficile, voyons ce qu’il en est !
Le Mont Taranaki, une île volcanique
Alors non, le Taranaki n’est pas une île. Mais si vous avez déjà vu une photo aérienne de ce volcan vous comprendrez pourquoi je parle d’île.
D’abord un rond beige ou blanc, suivant la saison, représente le centre de cette île. Ensuite c’est un rond vert, la zone de forêt protégée par le parc national d’Egmont (son nom anglais). Puis viens une partie de rond, ouvert sur la partie est, d’un vert plus clair, ce sont les zones agricoles. Enfin, sur une grande partie, il y a une dernière découpe en rond avec le bleu de la mer.
Si vous voulez, vous pouvez jeter un œil à ce que ça donne vu du ciel ici sur google.maps.
Si vous avez cette magnifique image en tête, alors comme moi, vous avez sans doute envie de voir cela de vos propre yeux ! Et l’idéal, si vous aussi vous évitez de prendre l’avion si ce n’est pas nécessaire, pour vous en rendre compte c’est de grimper au sommet du Mont Taranaki bien entendu !
La randonnée au sommet du Mont Taranaki
Le Mont Taranaki est donc avant tout un volcan, toujours actif même si cela fait un moment qu’il n’y a pas eu d’éruption. La dernière aurait eu lieu en 1755 ou 1854 suivant les sources. Le sommet du Taranaki culmine à 2518m et le départ de la randonnée se fait au « Visitor Centre » du parc national d’Egmont qui se trouve à 1000m d’altitude au bout de la route Egmont. Il y a de quoi se garer et même, si vous avez un van autonome (Self Contained), d’y dormir. Un départ alternatif se fait depuis le Plateau (Pembroke Road).
Niveau durée de la randonnée, le DOC annonce la randonnée aller-retour en 8/10h. Nous avons pris 6h30 (temps de marche) avec des conditions météos parfaites et nous étions en forme mais sans se dépêcher. Je pense qu’il est bon de comptez sur 7h si vous randonnez régulièrement et que vous voulez profiter sans courir, 5h/5h30 en mode sportif, 8h si vous randonnez de temps en temps. Si vous n’avez pas l’habitude alors oui 9 ou 10h, mais allez-y avec quelqu’un qui a l’habitude de ce genre de randonnée ou même un guide. Ca peut devenir dangereux.
Les quatre premiers kilomètres de la randonnée se font sur un chemin pour 4*4. Ca grimpe un peu (+500m) mais c’est (très) facile. Le tout début au milieu de la forêt, mais vous êtes vite au dessus de celle-ci. Vous aurez donc besoin d’environs 1h30 pour arriver à la fin de cette route et donc au refuge Tahurangi.
La seconde partie est deux fois moins longue en distance mais a le double de dénivelé. Le rythme va donc ralentir mais c’est la partie la plus intéressante de l’ascension du Mont Taranaki ! En deux kilomètres vous allez monter d’un kilomètre, une moyenne de 45% de pente donc. Le terrain change au fil de ces deux kilomètres. D’abord vous grimper le long d’une paroi rocheuse, puis arrivez sur un grand escalier en bois. Ensuite, c’est une zone où l’on avance de 3 pas et recule de 2 : ca glisse ! En effet, le sol est poussiéreux, il y a de nombreux débris de roches volcaniques… Bref, si vous n’avez pas l’habitude (et même si vous l’avez), c’est un peu galère. Mais très cool ! haha Enfin, vous vous retrouvez à nouveau dans les roches pour la dernière partie de l’ascension.
Si vous n’avez pas l’habitude de ce genre de randonnée dans un pierrier (terrain couvert de pierres, d’éboulis). Voici quelques conseils : les bâtons de randonnée aide beaucoup, marchez avec les jambes fléchies et les pieds écartés, ne marchez pas tout droit mais en diagonal, pour la descente laissez vous glissez (un peu, pas trop) comme si vous marchiez dans la poudreuse. Essayez de ne pas être trop crispé, ça n’aide jamais.
Au sommet, si vous avez choisi le jour avec la bonne météo, la vue est magnifique. Il y a du vent, beaucoup, donc soyez équipés pour cela aussi même si il fait chaud en bas du volcan. A coté d’un des rochers les plus haut (ne pas grimper) se trouve une petite zone protégée (pour poser une tente) parfaite pour le picnic !
Est-ce que l’ascension au sommet du Mont Taranaki est dangereuse ?
Réponse de normand : oui et non.
Si je devais parler de mon expérience de randonnée au Mont Taranaki, alors je dirais que non, ce n’est pas dangereux. Mais expliquons pourquoi cela peut être dangereux.
La raison principale qui peut expliquer pourquoi cette randonnée est considérée comme dangereuse est la météo. En effet, ici comme au parc national du Tongariro, la météo peut changer très vite. Je ne suis pas un expert météo mais comme ce sont des volcans et qu’il n’y a rien autour, on comprend que la météo soit changeante. Donc, pour être en sécurité il faut avant tout vérifier la météo et aussi savoir faire demi-tour si celle-ci change (ou commence à changer).
A part cela il faut prendre en compte le dénivelé +1500m en 6kms et +1000m sur 2kms avant le sommet. Ca monte dur sur un sol parfois glissant, en effet c’est un mélange de poussière et de petits morceaux de scories. Les bâtons de randonnée sont donc bien utiles.
Au final, comme toujours en montagne, il y a des risques mais si on y va préparer ceux-ci sont minimisés.
Est-ce que l’ascension au sommet du Mont Taranaki est difficile ?
Encore une fois difficile de donner une réponse claire. Cette fois-ci cela ne dépend pas de la météo mais de vous.
Si vous avez l’habitude de faire de la randonnée et surtout dans des zones montagneuses, que vous avez l’habitude de marcher dans des pierriers, que la dénivelé est fun pour vous alors … Non ce n’est pas une randonnée difficile. Il y a un gros dénivelé mais la randonnée ne faisant que 12kms aller/retour, avec un sentier facile sur 8kms et les 4 autres kms étant assez lent. Nous nous attendions à quelque chose de plus difficile pour être honnête.
MAIS, cela ne veut pas dire que c’est une randonnée facile accessible à tous. 1000mètres de dénivelé positif sur 2kms c’est énorme ! Surtout sur un terrain glissant comme c’est le cas ici. Donc si vous n’avez pas l’habitude de ce genre de chose deux conseils : partez tôt pour être sûr d’avoir suffisamment de temps et n’hésitez pas à faire demi-tour si vous ne vous sentez pas de continuer. Le retour est souvent plus difficile si vous n’avez pas l’habitude de ce type de terrain.
Un peu de culture pour les curieux
D’abord, même si vous n’êtes pas curieux, sachez que les repères naturels (montagnes, rivières, lac…) ont quasiment toujours une connotation spirituelle pour les maoris. Pensez-y et respectez ces lieux. Ici par exemple il est demandé de ne pas monter sur les roches tout au sommet du Mont Taranaki, considérées comme la tête du dieu qu’est ce volcan Taranaki.
Dans la légende maori le Mont Taranaki est un dieu, comme la plupart des montagnes en Nouvelle-Zélande. Ici la légende raconte que ce dieu se trouvait avec les autres dieux de l’île du nord, c’est à dire dans la zone du parc national du Tongariro aujourd’hui. Taranaki et les trois autres dieux de la région Tongariro, Ngauruhoe et Ruaphu était tous amoureux de la déesse Pihanga (autre volcan au nord du parc national de Tongariro). Mais quand Taranaki a révélé son amour, Tongariro n’étant pas très content, laissa exploser sa colère dans une grande éruption. Depuis Tongariro est plus petit mais Pihanga s’est rapproché de lui. Taranaki lui décida de quitter la région et se retrouva ainsi où il est aujourd’hui après avoir traversé la rivière Whanganui.
Quelques informations pratiques
L’ascension du Mont Taranaki est réalisable, suivant la météo, de décembre à avril. La meilleure période est vers mars. En effet l’hiver le volcan est recouvert de neige et cette randonnée devient impraticable (ou alors avec du matériel en conséquence mais ce n’est pas le sujet ici). La neige est toujours présente pendant quelques mois ensuite et la météo très changeante. L’été il fait très (trop) chaud. Donc l’automne est idéal.
Pour dormir aux alentours du Mont Taranaki voici quelques adresses :
Si vous êtes en véhicule autonome vous pouvez donc dormir gratuitement sur le parking de cette randonnée. Nous avons préféré dormir à New-Plymouth au bord du lac Rotomanu. C’est aussi gratuit et il y fait plus chaud.
Si vous cherchez quelque-chose de pas cher je vous recommande l’hostel Ariki Backpacker. Comptez 30$.
Pour quelque-chose de plus confortable et pas trop cher non plus si vous êtes à deux (100$ pour deux) vous pouvez regarder pour l’hôtel Devon.
J’espère que vous êtes prêt pour votre randonnée maintenant. Si vous avez encore un peu de temps et envie de vous balader depuis votre ordinateur, je vous invite à découvrir en images un autre coté du Mont Taranaki depuis le refuge Pouakai.