17 janvier c’est l’anniversaire de ma maman, cette année c’est aussi le jour où on a commencé la cueillette de cerises en Nouvelle-Zélande. Après un mois de road-trip sur l’île du sud nous étions à Wanaka quand nous avons décidé que l’on voulait travailler, faire du picking, de la cueillette. Pendant que je travaillais sur le blog, Lucy a envoyé quatre mails (seulement oui), 2h après on avait un job à Roxburgh pour aller cueillir des cerises !
Cherry picking : la cueillette des cerises en Nouvelle-Zélande
Quand on pense picking en Nouvelle-Zélande on pense avant tout aux kiwis. Désolé de toujours utiliser le mot anglais mais que ce soit en ligne ou lorsque l’on croise des français ici, on parle toujours de picking et non de cueillette. Mais si il est très facile de trouver du travail dans les vergers de kiwis (toute l’année …), le travail dans les vergers de cerises est souvent très recherché. On ne savait pas vraiment pourquoi mais les raisons sont simples.
D’abord cela semble évident mais les cerises sont de petits fruits. Du coup le sceau, bucket, que vous devez remplir est léger. Environs 5 kgs alors que cela peut être 20 ou 30 pour des abricots, des pommes ou des pêches ! Ensuite, les personnes qui ont l’habitude de faire ce job peuvent gagner beaucoup d’argent rapidement (plusieurs centaines de dollars par jour).
Le picking c’est tous les jours, si il ne pleut pas (trop). Les journées font souvent entre 8 et 12 heures. En Nouvelle-Zélande le minimum horaire est obligatoire (17$70 à l’époque, 18$90 depuis début avril) mais si vous êtes rapide vous êtes payé au sceau.
Notre arrivée à Roxburgh pour cueillir les cerises
C’est ainsi que nous arrivons au matin à l’accueil de Cherri Global, l’entreprise exporte presque la totalité de sa production vers la Chine. On devrait avoir une mini formation mais on est vendredi, d’autres arrivent lundi donc nous l’aurons plus tard… En fait nous ne l’aurons jamais. On nous donne un escabeau à trois pieds, une échelle avec un pied en plus si vous préférez, et c’est parti on cueille nos premières cerises. Il faut qu’elles soient assez mures, assez grosses donc on les cueille une par une et on en mange un bon nombre pour tester. A la fin de la journée on a fait moins de 10 sceaux chacun, les plus rapides en font 40/50 ce jour là. Certains jours, si les arbres sont remplis et les cerises assez grosses et pas abîmées on peut monter jusqu’à 70 sceaux si on est rapide, parait-il.
Notre rythme permet de savoir que dans les cerises aussi il y a des variétés, et de nous décider sur notre préférée ici : la Kordia.
Le deuxième jour on est un peu plus rapide et on comprend au fur et à mesure que oui il faut vérifier les cerises mais que 80% de bonnes cerises est suffisant ce jour-là. Avec Lucy on était près des 100% car on les vérifiait une par une ! haha Effectivement, avec ce principe on va plus vite et on fait une quinzaine de sceaux chacun. Quand la journée est finie le « chef » (des 5/6 vergers autour de Roxburgh mais pas de la compagnie) nous demande de nous rassembler.
Le « cherry picking » en mode machine
Dans quelques jours c’est le nouvel an chinois, ils veulent beaucoup de cerises et payent bien donc il va falloir ramasser plus vite. Pour motiver tout le monde le lendemain chaque sceau vaudra 10$ (contre 5/8$ en général). En plus, demain c’est dimanche, ceux qui feront 50 sceaux ou plus, verrons tous leurs sceaux de la semaine payé 10$ ! Lucy et moi on rigole (on vient d’arriver et on ne fera jamais 50 sceaux) mais beaucoup de cueilleurs sont excités. Par contre ce qui nous motive plus avec Lucy c’est que comme la journée fera 11h30, la pause de l’après-midi sera prolongée et ils prépareront un barbecue ! Sympa !
Le lendemain c’est une bonne moitié des personnes qui sont en mode machine. Les pauses ? Quelles pauses ? Le repas du midi ? 5 min et un sandwich suffiront. Le barbecue ? Pas le temps ! Avec Lucy on prend nos pauses, on mange le midi et comptez sur nous, on était au barbecue ! Malgré tout nous ferons 20 et 25 sceaux. Soit 450$ en une journée à nous deux.
Pour vous donner un exemple, Adrien un français qui a ramassé des cerises en Australie et maintenant ici en Nouvelle-Zélande fera ses 50 sceaux soit 500$, mais avec le supplément sur tous ces buckets de la semaine il aura gagné 900$ (500€) ce jour là ! Mais comme je le disais, il a travaillé non-stop (ou presque) pour plus de 11h, par exemple en revenant de la pause barbecue je lui ai ramené un verre de soda, lui était resté à sa cueillette de cerises ! C’est aussi lui qui nous conseillera le sparadrap (on utilisera des pansements) pour se protéger les doigts. En effet, une petite protection bien utile après quelques jours !
La vie en communauté avec les autres pickeurs
Et oui, dans les « pickeurs » il y a un bon nombre de backpackers en PVT comme nous. Du coup on est tous avec nos vans ou certains avec des voitures dans lesquelles ils dorment ou même dans des tentes pour certains. A l’accueil de l’entreprise on peut rester, il y a deux douches, deux cuisines, des toilettes … Normalement il fallait payer 10$ par nuit et par personne du coup certains dorment au free-camp pas très loin. Mais les règles ont changé, c’est gratuit quand on arrive du coup on y reste. Au début il y a un bon groupe de français mais ils partent quelques jours après. Du coup, c’est principalement avec un groupe d’argentins et deux allemands que nous passons la plus grande partie de notre temps quand nous ne travaillons pas.
Comme le rythme de cueillette de cerises baisse, on travaille moins d’heures dans les vergers. Du coup, on passe les après-midi à la rivière, on en profite pour se baigner, boire un coup et partager un maté, avec 4 argentins c’est obligé. Le soir on mange souvent ensemble, on boit un coup et on papote. Dans les vergers on rigole beaucoup avec les fidjiens et les samoans qui sont en Nouvelle-Zélande pour 7 mois : 2/3 mois de cueillette de cerises et 4/5 mois à mettre des pommes dans des caisses… Le salaire est plus intéressant ici. On rencontre aussi de nombreux autres voyageurs en PVT comme nous d’un peu partout autour du monde !
Finalement nous allons aider sur un autre verger pendant 2/3 jours, ca sent la fin, la motivation baisse. Certains sont là depuis plusieurs mois … Nous nos 10 jours ont été intéressants, mais il faut être honnête, cueillir des cerises c’est pas très fun !
Les derniers jours où nous travaillons encore sur place, beaucoup sont partis et certains ont même été virés … Nous taillons les cerisiers les plus jeunes. Ils veulent essayer de les faire pousser en « murs » de cerisiers, comme le raisin. Ils espèrent ainsi rendre la cueillette plus rapide et même si possible l’automatiser avec des machines …
Finalement après deux semaines à travailler à Roxburgh et avoir gagné 3500$ à deux, on se remet en route avec Félix et … Félix les deux allemands que nous avons rencontré ici. Donc dans le prochain carnet de bord je vous parlerai de la reprise de notre road-trip sur l’île du sud de la Nouvelle-Zélande, direction Queenstown (cliquez sur Queenstown pour lire la suite) !